Dans cet
ample roman, l’auteur Laurent Mauvignier, nous raconte son histoire familiale.
C’est la maison qui sert de témoin, elle fut de nouveau ouverte en 1976 par son
père après plus de 20 ans de fermeture. L’auteur a 9 ans lorsqu’il la découvre.
Il s’en est passé des choses dans cette maison dans le village de la Passée,
quelque part au sud de la Loire en Indre et Loire. L’auteur remonte le temps de
1906 à nos jours et s’attache plus particulièrement aux personnages féminins : Jeanne Marie,
Marie Ernestine, Marguerite… Les personnages masculins sont aussi très
intéressants comme Firmin ou Jules.
Cette
traversée du siècle aborde l’évolution du monde rural, les effets retentissants
des deux guerres sur le territoire, les vies différentes des propriétaires
terriens, des métayers, des petites mains et des commerçants. L’auteur
reconstitue l’histoire à partir d’un piano, des « Rougon- Macquart »
de Zola, d’un cerisier, d’une commode centenaire et d’une médaille.
L’écriture
de Laurent Mauvignier est précise, dense. On a envie d’avancer dans la lecture,
de connaître la suite des épisodes familiaux et en même on a envie de ralentir
et d’apprécier l’écriture pages après pages.
On imagine
que l’auteur porte depuis longtemps ce livre, il y interroge le suicide de son
père et suit le dessin sinueux des cicatrices transmises de générations en
générations. Un des plus beaux romans de cette rentrée littéraire, ce titre
vient de recevoir le prix littérature Monde et est dans plusieurs listes dont
le Goncourt.