Mika et Yersin

Mes deux derniers « coup de cœur » de la rentrée littéraire sont deux histoires de femme et d’homme hors du commun. Deux beaux portraits de personnages qui ont eu un rôle dans notre histoire, chacun à leur façon.


La Capitana – Elsa Osorio – éditions Métailié

Mika, Micaela Feldman de Echebéhère (1902 – 1992) « la capitana » a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne et elle a tenu toute sa vie des carnets de notes. A partir de ceux-ci, des rencontres avec les gens qu’ils l’ont connue, des recoupements de l’histoire, Elsa Osorio nous raconte la fabuleuse vie de cette argentine. Elle a toujours lutté pour l’égalité, la justice et la liberté. Elle a participé au mouvement intellectuel à Paris dans les années 30, elle était à Berlin au moment de la montée du nazisme et a rejoint les milices du POUM pendant la guerre d’Espagne et en deviendra leur capitaine.
Un livre passionnant, un beau portrait de militante et de femme à découvrir.

Peste et choléra – Patrick Deville – éditions du Seuil

Alexandre Yersin (1863 – 1943), né en Suisse, est le découvreur du bacille de la peste bubonique. L’auteur nous raconte l’histoire de Yersin mais aussi la vie d’une petite bande de jeunes pasteuriens qui gravitèrent autour du vieux Pasteur et exercèrent leurs talents à la fin du XIXe et début XXème. Yersin est un personnage atypique, il deviendra marin dans les messageries maritimes, il créera des villages en Indochine, se passionnera pour l’élevage, la botanique, il sera le roi du caoutchouc, producteur de quinine, etc. Il s’installera en Indochine et y fondera l’institut pasteur.
La vie d’Alexandre Yersin ressemble vraiment à un roman, et l’écriture de Patrick Deville en restitue toute l’intensité. Un grand et beau voyage à lire vite.